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ce majestueux et célèbre cantique : Saint, saint, saint est le Seigneur des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire[1] !

Mais nous avons expliqué à notre façon ces chants sacrés des cieux dans le traité des hymnes divins, où il nous semble avoir éclairci suffisamment cette matière. Je me contente de rappeler ici que la première hiérarchie, initiée par l’infinie charité à la connaissance des divins mystères, les transmet avec bienfaisance aux hiérarchies inférieures. Pour tout dire en un mot, elle leur enseigne que la majesté terrible, digne de toute louange, et au-dessus de toute bénédiction, doit être connue et glorifiée autant qu’il se peut par les intelligences auxquelles le Seigneur se communique, puisqu’au témoignage de l’Écriture, elles sont, par leur sublimité divine, comme d’augustes et saints lieux la divinité repose. Elle leur enseigne que l’unité très-simple subsistant en trois personnes embrasse dans les soins de sa providence la création entière, depuis les plus nobles essences des cieux jusqu’aux plus viles substances de la terre ; car elle est le principe éternel et la cause de toutes les créatures qu’elle étreint par un lien merveilleux, ineffable.

  1. Isaiæ, 6, 3.