Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/248

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que, en interprétant les sens mystérieux des quatre éléments, l’air est un symbole bien expressif des opérations divines, parce qu’il sollicite en quelque sorte et vivifie la nature, parce qu’il va et vient d’une course rapide et indomptable, et parce que nous ignorons les mystérieuses profondeurs dans lesquelles il prend et perd son mouvement, selon cette parole : Vous ne savez ni d’où il vient ni où il va[1].

La théologie représente aussi les anges sous la forme de nuées[2] ; enseignant par là que ces intelligences sont heureusement inondées d’une sainte et ineffable lumière, et qu’après avoir reçu avec une joie modeste la gloire de cette illumination directe, elles en laissent parvenir à leurs inférieures les rayons abondants, mais sagement tempérés ; et qu’enfin elles peuvent communiquer la vie, l’accroissement et la perfection, en répandant comme une rosée spirituelle, et en fécondant le sein qui la reçoit par le miracle de cette génération sacrée.

VII. D’autres fois les anges sont dits apparaître comme l’airain, l’électre, ou quelque pierre de diverses couleurs. L’électre, métal composé d’or et d’argent, figure, à raison de la première de ces substances, une splendeur incorruptible, et qui garde inaltérablement sa pureté non souillée ; et à cause de la seconde, une sorte de clarté douce et céleste.

L’airain, d’après tout ce qu’on a vu, pourrait être assimilé soit au feu, soit à l’or même.

La signification symbolique des pierres sera différente, selon la variété de leurs couleurs ; ainsi les blanches rappellent la lumière ; les rouges, le feu ; les jaunes, l’éclat de l’or ; les vertes, la vigueur de

  1. Joan., 3, 8.
  2. Apoc., 10.