Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/272

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paré aux vainqueurs de nobles prix. Il y a quelque chose de plus merveilleux : parce qu’il est bon, Jésus-Christ entre en lice avec les athlètes, combattant pour leur liberté et leur triomphe contre l’empire de la corruption et de la mort. L’initié courra donc gaîment à ces luttes, car elles sont divines ; il restera fidèle, constamment fidèle aux sages ordonnances qui règlent son courage, soutenu par le ferme espoir de récompenses éclatantes, et rangé sous la discipline de son bon Seigneur et chef. Ainsi marchant sur les traces divines de celui qui daigna être le premier athlète, il vaincra, comme son maître, les malins esprits et les penchants déréglés, durs ennemis du salut, et mourra avec Jésus-Christ de cette mort mystique qui tue le péché dans le baptême.

VII. Et ici, observez avec quelle justesse les symboles sont adaptés aux sacrements. Ainsi parce que la mort n’est pas une destruction de notre substance, comme l’ont imaginé quelques-uns, mais simplement une séparation de principes d’abord réunis, et qui cessent désormais d’apparaître, l’âme n’accusant plus sa présence, depuis qu’elle a quitté le corps, et le corps confié à la terre et soumis à des altérations successives ne gardant plus aucune trace de sa forme première ; pour cette raison, dis-je, la mort et la sépulture sont assez bien représentées par l’immersion complète du corps dans l’eau baptismale. Lors donc qu’au baptême, trois fois on plonge dans l’eau, et trois fois on en retire le catéchumène, on lui fait entendre par cet enseignement saintement figuratif qu’il retrace les trois jours et les trois nuits que Jésus, l’auteur de la vie, passa dans le tombeau après sa mort ; si l’on peut dire toutefois que l’homme retrace celui en qui le prince de ce monde ne trouva