Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/290

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qui doivent y communier les reçoivent avec une pureté parfaite. Alors il achève l’œuvre sainte et offre aux regards le mystère sous les symboles qui le rendent sensible. Et découvrant et rompant en pièces le pain jusque-là couvert et formant un seul tout, et partageant entre tous le même calice, il multiplie mystérieusement et distribue l’unité, et par là s’accomplit le très-saint sacrifice.

Ainsi, ce qu’il y a de caché, de simple et d’un en Jésus, Verbe divin, en revêtant notre nature par infinie tendresse pour les hommes, a formé comme un composé visible, sans que la divinité en fût altérée, et a négocié heureusement notre union intime avec lui en mariant notre bassesse avec ses perfections sublimes, si toutefois nous adhérons à lui, comme des membres au corps, par la conformité d’une divine et innocente vie, et si nous ne tombons pas dans les passions qui corrompent et qui tuent, et qui nous rendraient indignes de tout commerce avec les membres divins et incapables de participer à leur vie et santé. Car ceux qui désirent s’unir à Jésus doivent considérer la vie toute divine qu’il a menée dans la chair, et tendre, par l’imitation fidèle de son innocence, à un état de sublime sainteté.

XIII. C’est ce que montre clairement le pontife dans la célébration de ce mystère, lorsqu’il découvre les symboles sacrés jusque-là cachés à tous les regards et fractionne leur unité ; et que, par l’intime union du sacrement avec celui qui le reçoit, il fait communier la créature au trésor des grâces divines. Car ainsi, et en offrant à la vue Jésus-Christ, notre vie spirituelle, devenue pour ainsi dire sensible, il représente d’une manière palpable que le Seigneur, sortant du secret de sa divinité, s’est amoureusement