Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/309

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de l’ordre des ministres qui se distinguent en trois classes, ceux qui purifient, ceux qui illuminent, ceux qui perfectionnent.

IV. C’est une loi sacrée établie par la puissance suprême, que les choses inférieures soient attirées à la lumière divine par les choses supérieures. Ne voit-on pas également les diverses substances du monde sensible rechercher d’abord les corps qui ont plus d’affinité avec elles, et par eux exercer sur d’autres leur naturelle influence ? C’est donc avec parfaite convenance que Dieu, principe et fondement de tout bel ordre tant visible qu’invisible, laisse tomber d’abord ses splendeurs déifiques sur ceux qui lui ressemblent davantage, et qu’ensuite, au moyen de ces esprits plus purs préparés à recevoir et à transmettre la lumière, il verse, en la mesure convenable, le flot de ses clartés sur ceux qui suivent. Ceux donc qui les premiers jouissent de la vision de Dieu doivent avec libéralité et discernement manifester aux seconds les spectacles divins auxquels ils furent eux-mêmes admis. À ceux-là d’initier aux mystères hiérarchiques, qui possèdent pleinement et autant qu’il appartient à leur ordre, la science des choses divines, et qui ont reçu le glorieux pouvoir d’enseigner. À ceux qu’embellissent la science et la perfection sacerdotales de conférer les sacrements à qui en est digne.

V. Ainsi l’ordre divin de nos pontifes est le premier des ordres qui voient Dieu ; et il est en même temps le dernier et le plus sublime, parce qu’en lui se terminent et se complètent tous les ordres de notre hiérarchie. Car, comme la hiérarchie universelle a son complément en Jésus-Christ, ainsi chaque hiérarchie particulière trouve le sien en son propre hiérarque. Or, la vertu du pouvoir pontifical passe à tous les