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le consécrateur s’avance vers l’initié et lui demande avant tout s’il renonce à toutes les distractions du siècle, c’est-à-dire, non-seulement aux divers genres de la vie commune, mais même aux folles imaginations des mondains. Puis il lui expose ce que c’est que la vie parfaite, en l’avertissant qu’il doit s’élever au-dessus d’une sainteté médiocre. Il en reçoit la promesse formelle d’agir ainsi, le marque du signe de la croix, lui coupe la chevelure en invoquant les trois Personnes de l’éternelle béatitude, le dépouille de son premier vêtement pour lui en imposer un autre, lui donne, aussi bien que tous les prêtres qui l’entourent, le saint baiser, et l’admet à la participation des saints mystères.


TROISIÈME PARTIE.

Contemplation.


I. Par cette attitude du moine qui ne fléchit point les genoux et ne reçoit pas sur la tête le livre des Écritures, mais qui se tient debout derrière le prêtre consécrateur, il est marqué que l’ordre monastique n’est point établi pour la direction des autres, mais que, s’occupant de lui-même, il doit demeurer dans un état de solitaire et sainte vie, suivre fidèlement les prêtres et, docile élève, se laisser conduire par eux à la science sublime des mystères auxquels il participe.

II. Le renoncement aux diverses manières de vivre et même aux imaginations du siècle, si fécondes en distractions, annonce la haute perfection de la philosophie monastique, laquelle s’exerce à la science