Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/331

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là, ils apprennent clairement et peuvent considérer l’incertitude où nous sommes de l’heure de la mort, les récompenses que nos oracles infaillibles promettent aux saints, et les douleurs infinies qui menacent les coupables comme eux. Ce leur sera peut-être une utile leçon d’entendre les ministres sacrés nommer celui qui vient de mourir pieusement, le glorifier avec solennité comme déjà reçu dans les rangs des saints qui existent dès l’origine des siècles. Peut-être il leur viendra le désir d’une gloire semblable, et les dépositaires de la science sacrée les auront convaincus que celui-là est véritablement heureux qui meurt dans le Christ.

IV. Puis le divin hiérarque s’avance et prononce sur le défunt une sainte prière ; après quoi il le salue, et tous les assistants le saluent à sa suite. Par cette prière, on sollicite la clémence divine de pardonner au défunt toutes les fautes qu’il a commises par humaine fragilité, de le recevoir en la lumineuse région des vivants dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, là où il n’y a plus ni douleur, ni tristesse, ni gémissement.

V. Tel est le radieux éclat des récompenses célestes. Car que pourrait-on comparer à une immortalité parfaitement exempte de tristesse et pleine de gloire et de lumière ? Et pourtant ces promesses qui dépassent tout entendement, quoique exprimées en des termes proportionnés à notre infirme nature, ne portent que des noms bien inférieurs aux réalités qu’ils représentent. Car il faut croire à la vérité de la parole divine : « L’œil n’a point vu, l’oreille n’a point entendu et le cœur de l’homme n’a jamais conçu ce que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment[1]. »

  1. I. Cor., 2, 9.