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CHAPITRE II.


parole du Verbe sacré : Comme le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, de même le Fils donne la vie à qui il veut[1] ; et cette autre : C’est l’Esprit qui vivifie[2] ?

Que la divinité ait sur tout l’univers une souveraine domination, c’est évident pour ce qui regarde le Père et le Fils ; et les saintes Lettres, en mille endroits, donnent le titre de Seigneur au Père et au Fils. Or, le Saint-Esprit est bien Seigneur aussi. Également, on attribue la beauté et la sagesse à la divinité tout entière ; et la lumière, la puissance de déifier, la causalité et les autres propriétés absolues de l’essence divine sont citées par les Écritures pour caractériser la divinité sans distinction. C’est ainsi qu’il a été dit en général : Tout est de Dieu ; et d’une personne en particulier : Toutes choses ont été faites par lui et pour lui, et subsistent en lui[3] ; et de la troisième enfin : Vous enverrez votre Esprit, et ils seront créés[4]. En un mot, le Verbe divin lui-même a dit : Mon Père et moi, nous sommes une même chose ; et : Tout ce que possède mon Père m’appartient ; et : Tout ce qui est à moi est à vous, et ce qui est à vous est à moi[5].

Et ce qui lui est commun avec le Père, comme d’opérer des œuvres divines, de recevoir un culte religieux, d’être féconde et inépuisable causalité, et de distribuer les dons de la grâce, il le transmet et communique au Saint-Esprit dans une union substantielle. Et je pense que quiconque se livre à l’étude des saintes Lettres avec une intention droite et pure, avouera sans peine que tout ce qui est en Dieu se

  1. Joan., 5, 21.
  2. Ibid., 6, 64.
  3. Rom., 11, 36.
  4. Psalm., 103, 30.
  5. Joan., 10, 30 ; et id., 17.