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CHAPITRE X.


charmes puissants de son indomptable et suave amour.

II. Dieu est nommé l’ancien des jours, parce que toutes choses trouvent en lui leur durée et leur temps, et qu’il précède les jours et le temps et la durée. Et quand on dit de Dieu qu’il est le temps, les jours, les saisons, la perpétuité, ces paroles doivent être prises dans un sens convenable ; elles signifient qu’il est exempt de variation, et inébranlable en tous ses mouvements, et se meut incessamment sans sortir de lui-même ; et qu’il est l’auteur de la durée, du temps, et des jours. Voilà pourquoi dans les apparitions saintes dont furent honorés les prophètes, Dieu prend tantôt la figure d’un vieillard, tantôt celle d’un jeune homme, indiquant par la première, qu’il est antique, et existe dès le commencement, et par la seconde, qu’il ne vieillit pas ; ou par l’une et l’autre considérées ensemble, qu’il est présent à toutes les créatures depuis leur origine jusqu’à l’heure présente. Ou bien encore, selon les enseignements de notre pieux initiateur, cette double forme révèle l’antiquité de Dieu ; la première représente l’antériorité, et la seconde est un symbole de la priorité numérique ; car l’unité, et ce qui s’en rapproche, précède ce qui s’en éloigne davantage.

III. Je crois qu’il importe d’examiner ce que les Écritures entendent par ces mots de temps et d’éternité. Car elles attribuent non-seulement l’éternité à ce qui n’a ni commencement, ni origine quelconque, mais encore à ce qui est incorruptible, immortel, et ne connaît ni changement, ni altération, comme lorsqu’il est dit : Levez-vous, portes éternelles[1],

  1. Psalm. 23, 7.