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DES NOMS DIVINS.


possession de ce qui est beau et bon, et dans une vraie et inaltérable stabilité : aussi la racine des mots domination, dominateur, et seigneur, signifie-t-elle fixité et assurance. La divinité, c’est une pensée active qui promène son regard sur l’univers ; qui, dans sa bonté providentielle, embrasse et contient toutes choses, et les remplit d’elle-même, et qui surpasse éminemment toutes les créatures, objets de sa sollicitude.

III. Or ces attributs divers conviennent dans un sens absolu à la cause universelle et transcendante ; et l’on doit dire qu’elle est sainteté suréminente, domination parfaite, royauté souveraine, et divinité très-pure. Car c’est en elle que subsistent, c’est de son unité et de sa plénitude que découlent la perfection et la gloire sans tache de toute pureté créée, et cette disposition, cet agencement des êtres qui exclut toute désharmonie, inégalité et disproportion ; qui maintient toutes choses dans l’ordre, et imprime une direction salutaire à tout ce qui est digne de sa participation. Là encore préexiste, et de là émane toute domination, toute possession immuable des vrais biens, et toute bonté providentielle, s’appliquant à surveiller et à régir l’univers, et se donnant elle-même avec tendresse pour diviniser ceux qui la reçoivent.

IV. Mais parce que l’auteur de toutes choses les possède avec plénitude et dans un degré hautement supérieur, on le nomme Saint des saints, et on lui donne divers titres analogues, pour désigner sa causalité féconde et son excellence infinie. C’est comme si l’on disait : De même que les choses saintes et divines, et honorées de la domination et de la royauté, l’emportent sur les choses qui sont dépourvues de