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CHAPITRE IV.

QUE LE SUPRÊME AUTEUR DES CHOSES SENSIBLES N’EST ABSOLUMENT RIEN DE TOUT CE QUI TOMBE SOUS LES SENS.


Argument. — On donne quelques exemples de théologie négative, et l’on montre que rien de ce qui est sensible ne convient à Dieu.


Voici donc ce que nous disons touchant la cause de tous les êtres, et qui est si élevée au-dessus d’eux : elle n’est pas dépourvue d’existence, ni de vie, ni de raison, ni d’entendement ; elle n’est point un corps ; elle n’a ni figure, ni forme, ni qualité, ni quantité, ni grosseur ; elle n’occupe aucun lieu, et n’est point visible, et n’a pas le sens du toucher ; elle n’a pas de sensibilité et ne tombe point sous les sens ; on ne trouve jamais en elle le désordre et le trouble qui naissent des passions grossières, ni cette faiblesse que déterminent les accidents matériels ; elle n’est pas indigente de lumière ; elle n’éprouve pas de changement, de corruption, de partage, de disette ou de ruine ; enfin, ni elle n’est, ni elle ne possède rien de corporel.