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LETTRE SEPTIÈME.

À POLYCARPE, ÉVÊQUE.


Argument. — I. Il ne faut pas disputer avec contention contre les infidèles, mais établir solidement la vérité, d’où suivra la ruine de l’erreur. II. On ne doit se soucier que fort peu des injures que nous adressent les infidèles. Polycarpe fera bien, entre autres arguments, de rappeler au sophiste Apollophane l’éclipse que ce dernier avait observée en la société de Denys au temps du crucifiement de Jésus ; III, car Apollophane pourra se souvenir qu’autrefois ce phénomène l’avait frappé et convaincu.


I. Je ne sache pas avoir jamais disputé contre les Grecs, ou d’autres errants, persuadé qu’il suffit aux hommes de bien de connaître et d’exposer la vérité directement et telle qu’elle est. Car dès qu’on l’aura légitimement démontrée, et clairement établie, en quelque espèce que ce soit, par là même il sera prouvé que tout ce qui n’est pas elle, tout ce qui en porte frauduleusement la ressemblance, n’est effectivement pas elle, ne lui ressemble pas, et que c’est plutôt une apparence qu’une réalité. Vainement donc l’apôtre de la vérité réfute tantôt ceux-ci, tantôt ceux-là. Ainsi, par exemple, un homme dit bien qu’il a la monnaie du prince ; pourtant il peut se faire qu’il n’ait qu’une trompeuse imitation de quelque pièce valable ; je suppose même que vous le lui avez démontré ; un autre après lui, puis un autre encore