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LETTRE VII.


et qui les maintient, et qui fait et change toutes choses, comme parle l’Écriture[1]. Comment donc ne pas adorer celui qui de la sorte se révèle à nous comme Dieu de l’univers ? Comment ne pas admirer sa puissance inénarrable et sa causalité féconde ? Car c’est par un miraculeux déploiement de sa force, que le soleil et la lune avec le monde céleste virent soudain leur cours suspendu, et demeurèrent fixés tout un jour au même point de l’espace[2] ; ou bien il faudrait dire, ce qui serait un plus grand prodige, que les sphères supérieures, et qui environnent les autres, poursuivirent leur carrière, tandis que celles-ci restèrent immobiles. C’est ainsi qu’on vit encore un jour égaler presque trois jours par sa durée continue[3] : alors il fallut, ou bien que pendant vingt heures entières tous les corps célestes, doués d’un mouvement anormal, se prissent à rétrograder, et à décrire merveilleusement leur orbite en sens inverse ; ou bien que le soleil, se déplaçant seul, parcourût en dix heures le cercle de l’année, et employât dix autres heures à revenir par une route nouvelle au point de son écart. Ce qu’il y a de certain, c’est que ce phénomène jeta les Babyloniens dans la stupéfaction, et qu’ils se soumirent sans combat à Ézéchias, comme à un homme divin, et certainement supérieur à l’humanité. Je ne parle pas des miracles d’Égypte, ni des autres prodiges que la divinité opéra en d’autres lieux ; je n’ai rappelé que ceux qui, se passant dans le ciel, furent observés partout, et sont partout récités.

Mais Apollophane nie formellement la vérité de ces choses ; et cependant elles sont consignées en Perse dans les monuments de la science sacerdotale ; et aujourd’hui encore les mages célèbrent une fête

  1. Dan., 2, 21.
  2. Josue, 10, 12.
  3. IV. Reg., 20, 11.