Page:Darby - De la présence et de l’action du Saint-Esprit dans l’église 1844.djvu/44

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La fausseté et la futilité de ce raisonnement qui tend à justifier le changement que l’on a introduit dans la liste que Dieu nous a donnée sont démontrés par un passage semblable. C’est en Jean XXI, 15, 17, où il est dit à Pierre : « pais mes brebis, pais mes agneaux. » Veut-on dire qu’à cause de cette exhortation du Seigneur à saint Pierre, apôtre et évêque étaient la même chose. On a beau dire qu’il s’appela ancien. Il le fait bien comme touchant témoignage d’affection et d’humilité ; mais veut-on dire qu’apôtre et évêque sont la même chose ? Eh bien ! si la conséquence est évidemment fausse dans ce cas, elle l’est aussi dans l’autre qui est parfaitement semblable. Voy. aussi I Cor. IX, 7, où saint Paul s’applique le mot paître. Il n’est jamais appelé ancien.

M. Wolff est d’ailleurs à cet égard en contradiction avec lui-même. Il dit (p. 14), « que les noms d’évêque, d’ancien et de pasteur se rapportent à une seule et même charge, » et il dit au contraire (p. 15, 4°), que « la fonction de pasteur se rattache surtout à l’épiscopat, » et il en donne pour preuve qu’un apôtre qui n’était pas évêque s’appelle co-ancien. C’est une très-petite base pour nier qu’une chose appelée don par le Saint-Esprit ne soit autre chose qu’une charge, dont il n’est pas question dans le passage. La dernière preuve que donne l’auteur, pour établir l’identité de pasteur et d’évêque, consiste à nier qu’il y ait un ministère particulier « de pasteur » (p. 16), mais seulement un ministère de quelqu’un qui était à la fois, pasteur et docteur ; et il en conclut que « le nom de pasteur n’est ici qu’une fonction entre plusieurs, attribuée à un seul et même ministère. »