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plutôt l’amende du péché, et la ressemblance de la chair de péché, Rom. viii, 3 : devenu aussi vraiment homme et capable de souffrance que l’un d’entre nous, Il s’était soumis à subir la sentence destinée à l’homme, et à passer entre les bras de cette mort qui est le salaire de l’iniquité. Mais il n’avait pas ce qui donne à la mort le pouvoir de retenir l’homme dans ses chaînes, c’est-à-dire, la Loi du péché qui habite dans nos membres, Rom. vii, 23 : Satan ne put pas la trouver chez le Prince de notre salut, chez Celui qui a été tenté comme nous en toutes choses sans péché. S’il parvint à faire condamner Jésus comme coupable de blasphème et de révolte, par les instruments de sa haine, on sait assez que ce fut l’aveuglement de ces derniers qui dicta leur sentence, puisqu’aucun crime qui fût digne de cette mort n’existait chez leur victime. Et si Jésus reçut sans mot dire cette sentence et son exécution, c’est qu’Il la sentait partir de plus haut que du siége judicial d’Anne ou de Pilate ; comme nous le voyons en Ésaïe, liii. Le prince des ténèbres ne trouva donc rien en Lui, Jean, xiv, 30 ; et le passager triomphe qu’il lui fut donné de remporter sur le Prince de la vie, ne fut que le signal de sa défaite. Il exécuta sur le Christ la sentence prononcée contre l’Église, parce que c’était sur son épaule qu’était placée la clef du sépulcre, ou que, par le jugement de Dieu, c’était lui qui avait sur nous l’empire de la mort. Mais comme cette sentence était celle de la Justice divine, ou plutôt le dernier effort de la Justice contre nous, dès que Satan eut rempli son office infernal, et que la victime eut été frappée, il arriva ce dont Jonas le prophète était le signe ; la mer furieuse de la colère de Dieu fut apaisée ; le prince de la mort, monstre qui avait englouti l’Envoyé Céleste, fut rendu impuissant, Hébr. ii, 14 ; Dieu le contraignit de rendre sa proie. Descendu dans les entrailles du sépulcre, Jésus en ressortit vivant, tenant en ses mains les clefs qui jusqu’alors avaient été entre les mains de l’ennemi, et avec lesquelles Il ouvrira un jour les portes de ce lieu invisible qui retient encore les siens loin de leur patrie. Voyez Apoc. i, 18. Matth. xvi, 18.

C’est là ce qui donne à la résurrection un rang aussi élevé dans la prédication de ceux qui furent choisis