Page:Darby - La Résurrection, vérité fondamentale de l’Évangile.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19

mort de son ami ; image de la manière dont la pauvre sagesse humaine apprécie la profondeur de sa misère[1]. Mais s’il a fallu que pour nous sauver Jésus mourût et ressuscitât, et si nous ne sommes vivants que par une participation à Sa résurrection, il faut donc que nous soyons morts en nos fautes et privés de toute force pour nous donner la vie. La nature du remède atteste ici la grandeur du mal, et prouve irréfragablement que ce dernier est complet et irrémédiable. En nous annonçant la mort comme passée, la résurrection établit la réalité de notre mort ; en proclamant une vie nouvelle procurée aux croyants, elle met un sceau sur la vanité de notre ancienne vie, appuyant ainsi cette sentence du St. Esprit : Nous sommes débiteurs non point à la chair pour vivre selon la chair, car si vous vivez selon la chair vous mourrez, Rom. viii, 12, 13. Cette doctrine pose donc les bases fermes d’une sanctification selon le Seigneur, ou d’une séparation d’avec tout ce qui est un fruit de la chair, même de la chair revêtue de ses apparences les plus saintes.

Différence

ENTRE LA RÉSURRECTION DES JUSTES ET CELLE DES MÉCHANTS.

Nous pourrions indiquer encore plusieurs heureux résultats de la résurrection de Jésus, mais nous nous bornerons à ce qui précède, au moins pour ce qui regarde le temps présent. Pendant la durée de ce dernier, l’âme, selon la mesure de sa foi, peut jouir plus ou moins des priviléges qui découlent de celle résurrection, mais elle ne les possédera dans leur entier qu’à l’aurore de cet autre siècle où le Seigneur s’est réservé

  1. C’est-à-dire que l’on croit bien que la grâce de Dieu est nécessaire pour réformer l’homme ; mais non pas qu’elle puisse ou doive le refondre en entier, quoique ce soit pourtant là son œuvre. L’ignorant ne sait pas que la nature humaine est morte et qu’il faut que l’homme revive. L’homme est mauvais, dit-on, il faut que Dieu le corrige. Principe tout-à-fait faux : Dieu ne corrige rien, mais il crée quelque chose de nouveau qui s’oppose aux progrès de la chûte.