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d’aller appeler Marie, avec laquelle son cœur l’avertissait que celui de Jésus était en plus grande sympathie. Voilà ce que malheureusement l’on voit encore souvent aujourd’hui. Les plus grands priviléges de l’Église, entr’autres celui d’une première résurrection, priviléges qui devraient remplir d’espérance et de joie, trouvent du repoussement parmi les enfants de Dieu. Plusieurs se retirent en arrière quand on leur en parle au nom du Christ ; ou bien il faut pour leur repos qu’ils courent trouver quelque Marie à laquelle ils ont compris que cet appel s’adresse. — Et maintenant voulons-nous connaître le secret de la différence qui existait entre deux femmes aimées d’ailleurs également de Jésus ? nous le trouverons en Luc, x, 39, 40. Trop d’activité dans les choses extérieures même utiles, ne sont pas favorables à la spiritualité de l’âme. Le cœur de Marthe était mal à l’aise parce qu’il manquait de communion avec Jésus, et que par conséquent il ne pouvait pénétrer dans les vérités si bénies et si encourageantes que celui du Sauveur répandait, plein d’un pouvoir consolateur, pour guérir les misères dont la contemplation le remplissait de tristesse. L’intelligence des choses profondes de Dieu était en dehors des habitudes de l’esprit de Marthe, quoique d’ailleurs il y eut de la foi chez elle : aussi après avoir exprimé à Jésus tout ce qu’elle était capable de sentir ou de croire, il faut qu’elle ait recours à sa sœur pour que l’entretien ne languisse pas. — Et pourtant combien de fois ne décore-t-on pas du nom de sagesse et de sobriété de jugement, un état d’âme semblable à celui de Marthe ? Combien de fois n’a-t-on pas traité de rêveries, de doctrines perturbatrices de l’Église, plusieurs des vérités qui regardent sa gloire future, les bénédictions qui ont débordé du cœur de Dieu pour son peuple, les choses invisibles et inouïes qu’Il a préparées à ceux qui l’aiment et révélées à ces derniers par Son Esprit ! Hélas ! il n’est encore que trop commun au milieu des Chrétiens, l’esprit qui animait Marthe, lorsque toute affairée, toute occupée des soins extérieurs de la maison, elle faisait à sa sœur qui écoutait les discours de Jésus, un reproche de son oisiveté ! Aujourd’hui on s’inquiète et l’on s’agite pour beaucoup de choses extérieures ; mais la seule chose