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PRÉFACE DES ÉDITEURS


La riche et fidèle bonté du Seigneur nous permet de présenter aujourd’hui aux âmes qui attachent du prix à la parole de Dieu le travail d’un de ses serviteurs, voué pendant plus de cinquante années à la prédication et à la défense de l’Évangile, aussi bien qu’à l’étude, à l’exposition, et à la traduction en diverses langues des Écritures de l’Ancien et du Nouveau Testament. Nous rendons grâces à Celui qui, dans un temps comme celui-ci, a suggéré à son serviteur d’entreprendre à nouveau la traduction en français des Saintes Écritures d’après les textes originaux, et qui, en réponse aussi aux prières de nos frères, l’a soutenu et conduit jusqu’au bout à travers toutes les fatigues et les difficultés d’une telle œuvre.

Profondément convaincu de la divine inspiration des Saintes Écritures, le traducteur a cherché à les rendre, en reproduisant en français, aussi simplement et exactement que possible, ce que Dieu a donné dans d’autres langues inconnues de la plupart des lecteurs de la Bible. Il s’est attaché à rendre l’hébreu ou le grec des textes originaux aussi littéralement que le comportait la clarté nécessaire à l’intelligence de ce qui est dit. La profondeur de la Parole divine est infinie, et l’enchaînement qui existe entre toutes les parties du mystère divin n’est pas moins admirable, bien que ce mystère ne soit pas révélé comme un tout, car « nous connaissons en partie et nous prophétisons en partie ». Ainsi on rencontre souvent dans la sainte Parole des expressions qui, découlant du fond du mystère dans l’esprit de l’écrivain inspiré, donnent, avec le secours de la grâce, une entrée dans la liaison des diverses parties entre elles, et dans celle de chacune de ces parties avec le tout. Conserver ces expressions des textes originaux nuit quelquefois au style de la version ; mais lorsque la clarté de la phrase n’en souffrait pas, il y avait tout avantage à laisser subsister celles dont la forme pouvait contribuer à faire saisir toute la portée de ce que nous lisons dans les textes hébreu ou grec. Dans d’autres cas, où le français ne permettait pas de rendre littéralement le texte original et où la forme de la phrase hébraïque ou grecque paraissait renfermer des pensées qui auraient pu être plus ou moins perdues ou modifiés dans l’expression française, la traduction littérale a été ajoutée sous forme de note.

On sait que, à part quelques faibles portions (Jér. X, 11 ; Dan. II, 4 à VII, 28 ; Esdras IV, 8 à VI, 18 ; VII, 12-26), qui sont écrites dans une langue très-voisine de l’hébreu, qu’on a appelée chaldéen ou araméen, l’Ancien Testament tout entier est de l’hébreu, dans son ensemble d’une seule langue unique malgré la diversité des écrivains et les dix siècles qui séparent la composition des différents livres, pour ne rien dire des différents lieux où ils virent le jour. Achevés après les temps d’Esdras, les livres saints de l’Ancien Testament, lus et expliqués dans les écoles publiques et les synagogues des Juifs, devinrent les objets vénérés des soins aussi persévérants que méthodiques et minutieux des rabbins juifs, jusqu’à ce que, entre le VIIme et le Xme siècle après Jésus Christ, la tradition ancienne, établie déjà, concernant la lecture et l’interprétation, fut fixée par écrit (soit dans le texte qu’on appela Chetib, « ce qui est écrit », soit par les annotations ou les rectifications ajoutées en marge qui reçurent le nom de Keri, « ce qui doit être lu »), et par ce qu’on appelle la ponctuation massorétique. Sous cette forme, pour ainsi dire stéréotypée, le texte sacré est parvenu intact jusqu’à nous, tel qu’on le trouve partout aujourd’hui dans les nombreuses éditions qui en sont répandues parmi les Juifs et dans tout le monde. Les premières éditions imprimées de l’Ancien Testament