manière à le faire mourir ; 60et ils n’en trouvèrent point, — bien que plusieurs faux témoins fussent venus[1]. Mais, à la fin, deux faux témoins vinrent, 61et dirent : Celui-ci a dit : Je puis détruire le temple[2] de Dieu, et en trois jours le bâtir. 62Et le souverain sacrificateur, se levant, lui dit : Ne réponds-tu rien ? De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi ? 63Mais Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, répondant, lui dit : Je t’adjure, par le Dieu vivant, que[3] tu nous dises si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu. 64Jésus lui dit : Tu l’as dit. De plus, je vous dis : dorénavant vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel. 65Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ; qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous avez ouï maintenant [son] blasphème : 66que vous en semble ? Et répondant, ils dirent : Il mérite la mort. 67Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des soufflets ; et quelques-uns le frappèrent, 68disant : Prophétise-nous, Christ ; qui est celui qui t’a frappé ?
69Or Pierre était assis dehors, dans la cour[4]; et une servante vint à lui, disant : Et toi, tu étais avec Jésus le Galiléen. 70Et il le nia devant tous, disant : Je ne sais ce que tu dis. 71Et une autre [servante] le vit, comme il était sorti dans le vestibule ; et elle dit à ceux qui étaient là : Celui-ci aussi était avec Jésus le Nazaréen. 72Et il le nia de nouveau avec serment : Je ne connais pas cet homme ! 73Et un peu après, ceux qui se trouvaient là s’approchèrent et dirent à Pierre : Certainement, toi, tu es aussi de ces gens-là ; car aussi ton langage te fait reconnaître. 74Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme ! Et aussitôt le coq chanta. 75Et Pierre se souvint de la parole de Jésus, qui lui avait dit : Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti dehors, il pleura amèrement.
XXVII. — 1Or, quand le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. 2Et l’ayant lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.
3Alors Judas, qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, ayant du remords, reporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 4disant : J’ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ! tu y aviseras. 5Et ayant jeté l’argent dans le temple[2], il se retira ; et s’en étant allé, il se pendit. 6Mais les principaux sacrificateurs, ayant pris les pièces d’argent, dirent : Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré[5], puisque c’est le prix du sang. 7Et ayant tenu conseil, ils achetèrent avec cet [argent] le champ du potier, pour la sépulture des étrangers ; 8c’est pourquoi ce champ-là a été appelé Champ de sang, jusqu’à aujourd’hui. 8Alors fut accompli ce qui avait été dit par Jérémie le prophète, disant : Et ils ont pris les trente pièces d’argent, le prix de celui qui a été évalué, lequel ceux d’entre les fils d’Israël ont évalué ; 10et ils les ont données pour le champ du potier, comme le *Seigneur m’avait ordonné[6].
11Or Jésus se tenait devant le gouverneur ; et le gouverneur l’interrogea, disant : Es-tu, toi, le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. 12Et étant accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. 13Alors Pilate lui dit : N’entends-tu pas de combien de choses ils portent témoignage contre toi ? 14Et il ne lui répondit pas même un seul mot ; en sorte que le gouverneur s’en étonnait fort. 15Or, à la fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un[7] prisonnier à la foule, celui qu’ils voulaient. 16Et il y avait alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 17Comme donc ils étaient assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus qui est appelé Christ ? 18Car il savait qu’ils l’avaient livré par envie. 19Et comme il était assis sur le tribunal, sa femme lui envoya dire : N’aie rien à faire avec ce juste ; car j’ai beaucoup souffert aujourd’hui à son sujet dans un songe. 20Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent aux foules de demander Barabbas et de faire périr Jésus. 21Et le gouverneur, répondant, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. 22Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé Christ ? Ils disent tous : Qu’il soit crucifié ! 23Et le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils s’écriaient encore plus fort, disant : Qu’il soit crucifié ! 24Et Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que plutôt il s’élevait un tumulte, prit de l’eau et se lava les mains devant la foule, disant : Je suis innocent du sang de ce juste ; vous, vous y aviserez. 25Et tout le peuple, répondant, dit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! 26Alors il leur relâcha Barabbas ; et ayant fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié.
27Alors les soldats du gouverneur, ayant emmené Jésus au prétoire[8], assemblèrent contre lui toute la cohorte[9]. 28Et lui ayant ôté ses vêtements, ils lui mirent un man-
- ↑ R. aj. : ils n’en trouvèrent point.
- ↑ a et b la maison même.
- ↑ plutôt : à cette fin que.
- ↑ cour entourée des bâtiments du palais ; plus haut : palais.
- ↑ grec : corbanas.
- ↑ comp. Zach. XI, 12–13.
- ↑ un seul.
- ↑ le quartier général d’un gouverneur militaire romain ; à Rome, celui de la garde impériale ; et aussi la salle où siégeait le préteur.
- ↑ La cohorte, originairement de 500 hommes, plus tard beaucoup moins nombreuse, comptait six centuries, commandées chacune par un centurion. La légion avait 10 cohortes.