V.
Enfin, nous voici arrivés à ce que nous demandions. L’auteur anonyme allègue un commandement positif : Tite a été laissé en Crète pour établir des Anciens. Cela est clair. Personne ne le nie.
Mais voici la question :
Comment cela l’autorise-t-il, ou, s’il le préfère, comment cela autorise-t-il quelques fidèles de Genève à en établir ?
Il est bien certain que ce n’étaient pas les fidèles qui pouvaient établir les Anciens ; car, s’il en eût été ainsi, inutile d’envoyer Tite en Crète pour le faire. C’était un acte pour lequel les fidèles n’étaient pas compétents, et pour l’accomplissement duquel la présence du compagnon fidèle de l’Apôtre lui-même était nécessaire.
Qu’est-ce qui montre que l’auteur anonyme et la commission préparatoire aient cette compétence ? Ils le disent bien ; mais ce n’est pas là précisément ce qui suffit pour que nous le recevions. L’ordre de Paul à Tite parle évidemment d’une commission confiée à une certaine personne laissée là exprès, parce que la chose qui faisait l’objet de cette commission ne pouvait pas s’exécuter sans lui. Je demande au lecteur si ce n’est pas là la force naturelle de ce passage. Conclusion que