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LA CHAUMIÈRE

nière tentative pour tâcher de nous soustraire à la misère qui nous menaçait, alla supplier le Gouverneur de nous accorder des vivres soit en les payant, soit comme ration. Cette dernière supplique n’eut pas plus de succès que les précédentes. On nous abandonna à notre malheureux sort, tandis que plus de vingt personnes, qui jamais n’avaient rendu aucun service au Gouvernement, recevaient chaque jour la ration gratis des magasins de la colonie.

« Hé bien ! me dit mon père, en apprenant qu’on nous refusait même jusqu’aux secours que M. Schmaltz avait ordre de donner aux malheureux de la colonie ; que le Gouverneur soit heureux s’il le peut : je n’envierai point son bonheur. Regarde, ma fille, regarde ce toît de chaume qui nous couvre, vois ces claies de roseaux qui tombent en poussière, ces lits de joncs,