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AFRICAINE.

mon corps déjà usé par les années, et mes jeunes enfans pleurant autour de moi en me demandant du pain ? Tu vois un tableau parfait de l’indigence ; cependant il y a sur la terre des êtres encore plus malheureux que nous ». — Hélas ! lui dis-je, notre misère est grande, mais je la supporterais et même une plus grande encore sans me plaindre, si je ne vous voyais exposé aux plus pressans besoins ; tous vos enfans sont jeunes et d’une assez bonne constitution ; nous pouvons supporter la misère et même nous y habituer ; mais nous avons tout lieu de craindre que le manque d’une nourriture saine et suffisante ne vous fasse succomber, et ne nous prive du seul appui que nous avons sur la terre. « Ô ma chère enfant, s’écria mon père, tu as pénétré les secrets de mon âme ; tu connais toutes mes craintes, et dés-