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AFRICAINE.

avait beaucoup de dangers à courir. Cependant nous allions nous décider à aborder, lorsqu’il nous semble voir une caravane de Maures sur la côte. Nous nous éloignâmes alors un peu au large, Suivant le calcul de l’officier qui nous commandait, nous devions arriver le lendemain au Sénégal. Trompés par ce faux calcul, nous préférâmes tous souffrir encore un jour, plutôt que de nous exposer à être pris par les Maures du désert, ou à périr dans les brisans. Il ne nous revenait plus à chacun qu’un petit demi-verre d’eau, et le septième d’un biscuit. Exposés comme nous l’étions à tous les feux d’un soleil qui dardait ses rayons perpendiculairement sur nos têtes, cette ration quoique très-faible, aurait pu nous être d’un grand soulagement, mais la distribution ne devait s’en faire que le lendemain. Il fallut donc encore essayer de boire l’onde amère, bien qu’elle ne