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AFRICAINE.

s’était muni en quittant la Frégate. À cette vue, nous nous élançâmes vers lui, le conjurant de rester plutôt dans les déserts avec sa famille, que d’implorer des secours de gens qui étaient peut-être moins humains que les Maures mêmes. Plusieurs personnes prirent notre parti, et notamment M. Bégnère, capitaine d’infanterie qui pour faire cesser toute dispute dit à ses soldats : « Mes amis ! vous êtes Français, et j’ai l’honneur d’être votre chef, aussi nous n’abandonnerons jamais une famille malheureuse dans ces déserts, tant que nous pourrons lui être utiles ». Ce discours bref, mais énergique, fit rougir ceux qui voulaient nous abandonner. Tous se réunirent alors au vieux capitaine, en disant qu’ils ne se sépareraient pas de nous, mais à condition que nous marcherions plus vite. M. Bégnère et ses soldats répliquèrent qu’il ne fallait pas