Page:Dard - La chaumière africaine, 1824.pdf/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
AFRICAINE.

donner et d’y ajouter même un petit verre de Madère, quoique nous n’eussions pas oublié ses mauvais procédés et le refus qu’il nous avait fait, d’un verre d’eau dans le désert.

Il était quatre heures, lorsque les Canots du gouvernement arrivèrent ; nous nous y embarquâmes tout de suite. Dans chaque Canot se trouvaient du biscuit et du vin, de sorte que tout le monde se rafraîchit aussitôt.

Celui dans lequel notre famille entra, était gouverné par M. Artigue, capitaine de port, et un de ceux qui nous avaient envoyé des provisions. Mon père et lui s’embrassèrent comme deux vieux amis qui ne se sont pas vus depuis huit ans, se félicitant de ce que le sort leur permettait encore de se revoir avant de mourir. Nous avions déjà fait près d’une lieue sur le fleuve, quand tout-à-coup, un jeune commis de Ma-