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AFRICAINE.

colte ; les uns nous donnaient des haricots, les autres nous apportaient du lait, des œufs etc. ; en un mot, tous nous offrirent quelques secours, lorsqu’ils eurent appris l’état de détresse où notre naufrage nous avait réduits.

Environ un mois après notre arrivée au Sénégal, nous allâmes visiter les îles de Babaguey et de Safal, situées à près de deux lieues de la ville de Saint-Louis. La première de ces îles avait été concédée à M. Artigue, qui l’avait mise en culture. L’autre avait été donnée à mon père en 1807 ; il y avait semé environ cent mille pieds de cotonniers, lorsque la prise du Sénégal par les Anglais, en 1809, le força d’abandonner tous ses projets, et de revenir en France.

Que celui qui a vu les campagnes d’Europe, et admiré le beau sol de la France, ne s’attende pas à jouir du même Spectacle au Sénégal ! Partout la nature s’y