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AFRICAINE.

gement ; ensuite nous en louâmes un plus considérable. Mon père commença alors à remplir ses fonctions de Greffier-Notaire, et nous reçûmes enfin des vivres du Gouvernement Français. La maison que nous habitions était vaste, et les logemens bien distribués, mais l’emploi que mon père occupait n’était guère compatible avec la tranquillité, que nous aurions désirée. Pour nous soustraire au bruit et aux conversations tumultueuses des personnes qui sans cesse venaient au greffe, nous nous fîmes construire une petite case de roseaux, au milieu de notre jardin qui était fort grand. C’était là que nous passions une grande partie de la journée, ma sœur, ma cousine et moi. Nous commençâmes dès-lors à voir peu de monde, et à ne rendre que les visites indispensables. Tous les dimanches la famille allait à l’île de Safal, où nous passions très-agréablement la