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AFRICAINE.

vail, il s’apperçut que son chien ne venait pas au-devant de lui, ainsi qu’il le faisait ordinairement. Il l’appela, mais en vain ; ce qui lui fit croire que son chien fidèle avait passé le fleuve pour aller à Babaguey, comme il lui arrivait quelquefois. Arrivé à la plaine des cotonniers, mon père remarqua sur le sable de grandes traces qui lui parurent être celles d’un tigre, et à côté plusieurs traces de sang ; alors il ne douta plus que son pauvre Sultan n’eût été dévoré. Il revint aussitôt à la chaumière nous apprendre le sort de son chien que nous regrettâmes beaucoup. Dès ce jour, il fut défendu aux enfans de s’éloigner de nos cases. Ma sœur et moi, nous n’osâmes plus aller nous promener dans les bois comme auparavant.

Quatre jours après la perte du fidèle Sultan, comme nous venions de nous coucher, nous entendîmes derrière notre