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LA CHAUMIÈRE

dont son cœur était affecté. Souvent il nous disait, ce bon père : « Mes enfans, je ne suis point malheureux, mais je souffre de vous avoir relégués dans ces déserts. Si je pouvais réaliser quelques fonds pour vous envoyer en France, j’aurais au moins la satisfaction de penser que vous y jouiriez de la vie et que votre jeunesse ne se passerait pas dans ces solitudes loin de la société humaine ». Comment mon père, lui répliquai-je, comment pouvez-vous penser que nous pourrions être heureuses en France, quand nous saurions que vous êtes dans la misère en Afrique. Ah ! ne nous affligez pas ? vous le savez, et nous vous l’avons dit cent fois, notre unique désir est de rester auprès de vous, afin de vous aider à élever nos jeunes frères et sœurs, et de tâcher par nos soins de nous rendre dignes de toute votre tendresse. Ce bon père