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LA CHAUMIÈRE

petites pluies, lors qu’une nuit, nous fûmes éveillés par de grands coups de tonnerre. Un orage épouvantable grondait sur nos têtes, et l’ouragan brisait déjà les arbres de la campagne. Bientôt les éclairs sillonnent de toutes parts ; le bruit du tonnerre redouble, et des torrens d’eau se précipitent sur notre chaumière ; les vents soufflent avec plus de fureur, nos toîts sont emportés, nos huttes s’affaissent, et toutes les cataractes du ciel nous inondent ; un fleuve a pénétré dans notre habitation ; toute notre famille mouillée, consternée, se réfugie sous les débris de nos murs de paille et de roseaux ; la plupart de nos effets surnagent et sont entraînés dans le fleuve qui nous avoisine ; tout le ciel n’est qu’un éclair ; la foudre éclate, tombe, et brise le grand mât du Brik français la Nantaise, qui était mouillé à peu de distance de notre île. Après cette