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AFRICAINE.

d’un pistolet, et de passer la nuit à les surveiller. Nous attachâmes fortement notre Canot à une chaîne, et nous nous assîmes, afin de mieux observer tous les mouvemens des nègres. Sur les neuf heures du soir, ces deux nègres vinrent sur les bords du fleuve ; mais nous ayant apperçues, ils feignirent de vouloir pêcher ; ils avaient effectivement à la main une petite ligne. M’étant approchée d’eux, je vis qu’ils n’avaient pas de hameçons. Je leur dis d’aller se coucher, et de remettre leur partie de pêche au lendemain. L’un d’eux s’avance près de notre Canot et s’y précipite, croyant pouvoir s’éloigner au large ; mais comme il le trouva enchaîné, il en sortit tout honteux et alla se coucher avec son camarade. J’allai trouver le nègre Étienne que nous avions soupçonné être du complot ; je lui fis part du projet des nègres cultivateurs, et le priai de nous aider à les surveiller