bientôt notre malheureux père. Il se lève, et voyant les pâles couleurs de la mort sur le visage de son enfant, il s’écrie avec l’accent du désespoir : « C’en est donc fait, mes cruels ennemis jouiront de leur victoire ! Ils m’ont ravi le pain que je gagnais à la sueur de mon front pour nourrir mes enfans, ils ont sacrifié ma famille à leur haine implacable ; qu’ils viennent donc jouir du fruit de leur délation, à la vue de la victime qu’ils ont immolée ? Qu’ils viennent rassasier leur rage, à l’aspect de la misère dans laquelle il nous ont plongés. Ô cruel Sch…, ton barbare cœur ne peut être celui d’un Français. » En prononçant ces derniers mots, mon malheureux père s’éloigna, et fut se coucher sous la galerie qui se trouvait à la porte de la maison que nous habitions. Il resta long-tems enseveli dans une profonde méditation, sans que nous pus-
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