sible à ces reproches, soit qu’il fût enfin revenu à des sentimens plus humains envers nous, fit parvenir secrètement à notre habitation quelques provisions. Nous les reçûmes dans la persuasion qu’elles nous venaient de quelque ami de mon père ; mais ayant ensuite appris que c’était le Gouverneur qui nous les avait envoyées, mon père me dit de les lui renvoyer. Je ne crus pas devoir le faire, attendu qu’une partie de ces provisions était déjà consommée, et que d’ailleurs, dans la détresse à laquelle nous étions réduits, je me plaisais à croire que le Gouverneur voulait enfin réparer ses torts envers notre famille. Mais hélas ! ces secours arrivèrent trop tard ; l’instant fatal approchait où mon père devait enfin succomber sous le poids de tant d’infortunes.
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