Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/281

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tout ce que tu sais ; raconte-nous ce que t’a dit ta tante, ce qu’elle t’a dit de ton grand-père, des moyens qu’il a employés… C’est lui, n’est-ce pas, qui la rendait si malheureuse ?… Réponds !… Mais réponds donc !…

― Ma tante ne m’a rien dit.

Mon père se lève.

― Ta tante ne t’a rien dit ? Tu persistes…

― Non ! Elle ne m’a rien dit.

― Prends garde à toi, Jean ! Prends garde à toi !… Si tu ne dis pas la vérité, si tu ne dis pas ce que tu as fait chez ton vieux voleur de grand-père…

― Je n’ai pas été chez grand-papa !

Mon père lève le poing ; mais je me gare et je reçois, sur le coude, un coup terrible qui m’engourdit le bras et m’envoie rouler jusqu’à la porte.

― Menteur ! Hypocrite ! Jésuite !

Et ma sœur, toute droite, le visage vert, la bave aux lèvres, s’écrie en me tendant le poing :

― On devrait te mettre dans une maison de correction !

Une maison de correction ! Oh ! j’aime mieux y aller que de rester ici ! Je ne veux plus res-