Page:Darien-Descaves - Les Chapons.djvu/46

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RAQUILLET.

Catherine… L’épicier m’a confirmé le propos qu’elle a tenu chez lui… Avez-vous réfléchi ?

BARBIER.

Mais je ne fais que ça ! Voyons, vous êtes notre ami, notre vieil ami… Que me conseillez-vous ?

RAQUILLET.

De la flanquer à la porte — sans un pli !

BARBIER.

Cela, jamais ! Vous savez bien ce qu’a fait Catherine pour nous. Elle avait quinze ans lorsqu’elle est entrée à notre service ; elle en a quarante aujourd’hui. Nous n’avons jamais eu un reproche à lui adresser. C’est l’honnêteté même. Et dévouée ! Elle a élevé nos deux filles ; elle en a sauvé une… Je sais ce que nous lui devons. Elle a passé les nuits pendant deux mois, à mon chevet, quand j’ai eu cette pleurésie… Sans doute, depuis la mort de son frère, elle est tout autre… Mais c’est un moment critique… un état provisoire… Nous la surveillerons. Il ne traîne pas d’armes ici… Toutes sont enfouies depuis que le département est envahi. On ne tue pas comme ça les gens, avec…

RAQUILLET.

Oh ! un manche à balai, un couteau de cuisine, n’importe quoi. La vengeance ne s’embarrasse pas des moyens. Moi, vous savez, je vous parle en voisin,