Page:Darien-Descaves - Les Chapons.djvu/57

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MADAME BARBIER.

Tu voudrais… comme ça… tout de suite ?…

BARBIER.

Non, mais demain matin, au petit jour… Il est bon qu’on ait, dans le quartier, la certitude de son départ, qu’on la voie s’en aller…

MADAME BARBIER.

Donne-lui au moins le temps de se préparer.

BARBIER.

Au contraire, le moindre délai peut avoir des conséquences désastreuses. Il vaut mieux, je crois, qu’elle trouve, au saut du lit, ses affaires toutes prêtes. Elle n’aura ainsi aucun prétexte pour demeurer.

MADAME BARBIER.

Ce serait donc moi qui ferais sa malle ?

BARBIER.

Pourquoi une malle ? Pour l’encombrer ?… Un petit paquet, contenant les objets de première nécessité, me paraît suffisant… Tu sais d’ailleurs, mieux que moi, ce qu’il faut qu’elle emporte… Allons, aide-moi… (Il s’approche de la malle, la prend par une poignée, attend que madame Barbier, après une courte hésitation, vienne saisir l’autre. Et tous deux, avec précaution, apportent la malle près de la table sur laquelle Barbier étend une serviette, pendant que sa femme lève le couvercle). Une robe, un jupon, un peu de linge… c’est l’important, n’est-ce pas ?