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Savez-vous ce qu’il écrivait dans une lettre, la dernière peut-être qu’on ait reçue de lui :

« Moi, je rêve de quelque grand projet irréalisable, d’une flèche iroquoise, d’une fièvre jaune ou d’un chemin de fer transatlantique.

« … Il paraît qu’il faut passer par la mort pour naître à la gloire.

« Je voudrais mourir comme Chénier sur l’échafaud, comme Dolet sur le bûcher, comme Mürger à l’hôpital. Mais l’hôpital est encore si peu. Oh ! qu’il vienne une guerre sibérienne, chinoise ou patagonienne, mais qu’elle vienne et que j’y tombe : je me relèverai roi. »

Dans un court billet, écrit à la veille de sa mort, il disait encore :

« j’ai le pressentiment joyeux que je ne reviendrai pas en france… »

Et l’illustre sergent Hoff, le héros du siège de Paris, qui attend aujourd’hui, entre le revolver d’honneur qui lui a été offert, et ses bottes déjà graissées pour le départ, l’heure où il faudra mar-