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Page:Darien - L'ami de l'ordre, 1898.djvu/27

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à l’heure ; d’une rançon que vous seriez heureux de payer. Le hasard vous sert à souhait. Préparez-vous à recevoir votre hôte. Voulez-vous que je vous fasse son portrait ? C’est un chef, un membre de la Commune, sans doute, car le menu fretin sait mourir, s’il ne sait pas vivre, et ignore l’art de sauver sa peau. Oui, un chef, un des instigateurs des crimes dont nous avons été témoins, un des sectaires qui ont demandé la mort de l’archevêque, un malfaiteur impitoyable — et lettré, cela va sans dire. — Votre hôte, disais-je ? Il sera votre ami, avant deux jours, et vous aurez la larme à l’œil lorsqu’il vous quittera après que vous lui aurez fourni les moyens de passer la frontière. Il vous aura prouvé, clair comme le jour, que les luttes d’appétit sont les plus grandes et que la guerre civile, au bout du compte, est la seule guerre compréhensible. Mais M. de Chateaubriand n’a-t-il pas déjà dit quelque chose comme ça ? Ô clergé national ! clergé libéral ! (Se tournant vers l’abbé qui, pendant ce temps, est resté les mains jointes, devant le crucifix.) Clergé tout de même, après tout… Ah ! j’entends Marie ouvrir la porte.

L’abbé se retourne.
L’ABBÉ

Je crois maintenant que j’aurai la force…

MONSIEUR DE RONCEVILLE.

Hélas ! Tout, excepté ça… Mais voici notre bandit…

Marie entre, avec une femme, jeune, échevelée et les vêtements en désordre.