ne tire nullement à conséquence, comme des espions anglais.
La proposition me semble engageante ; pourtant….. M. Issacar continue :
— Je vous fournirai, si vous voulez bien, tous les renseignements nécessaires. Je possède une grande quantité de documents que je mettrai avec plaisir à votre disposition. Les distances, etc., sont prises en mesures anglaises, ce qui donnera plus de vraisemblance à la fiction grâce à laquelle vous ferez passer de grandes vérités. Vous trouverez, dans les papiers que je vous communiquerai, des indications précieuses sur Anvers, le centre du système de défense belge, car les nouveaux et admirables forts de Namur et de Liége (construits principalement par des entrepreneurs français) ne sont que des têtes de pont. La valeur de la vieille enceinte, d’une circonférence de huit milles et demi, a été étudiée ; aussi, le cercle des anciens forts bâtis immédiatement hors de cette enceinte ; aussi, le second cercle de forts détachés. L’état très incomplet de ces derniers forts est détaillé ; tout le côté Est, complètement ouvert sur une distance de quatorze milles, de Lierre à Schooten, est décrit avec le plus grand soin. La situation des neuf nouveaux forts qu’on se propose d’élever est discutée. Quant à Lillo…..
J’interromps M. Issacar. Pendant qu’il parlait j’ai pris ma détermination. Le conseil qu’il me donne est peut-être bon, mais je ne le suivrai pas. Je ne veux pas m’engager davantage dans une affaire qui me semble des plus louches. Je le déclare à M. Issacar. Il me prie de réfléchir ; me fait entrevoir le sort peu enviable d’officiers en disgrâce, surveillés, espionnés sans cesse ; mais il n’ébranle pas ma résolution. Nous sortons du café ensemble, et nous nous séparons bientôt.
À peine ai-je quitté M. Issacar, que je regrette de ne pas avoir accepté ses offres. Mais je me cramponne à ma