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de la France, de son impuissance à faire jaillir d’elle-même l’énergie qui doit la sauver.

Le Socialisme s’est constitué en parti, en religion ; a codifié ses formules, promulgué son évangile. Il a placé sur le lit de Procuste le matelas de théories filandreuses cardé par Marx, et invite l’humanité à s’y étendre. Les Socialistes scientifiques, pleins d’eux-mêmes et le nez collé aux pages moisies du Capital, s’étonnent que l’humanité ne réponde point à leur appel et ne se hâte point, au sortir du régiment, de s’engouffrer dans leur caserne. Leur science… cochonne de science ! Autant, n’est-ce pas ? n’en pas parler. Leurs théories ne méritent pas la discussion. Leurs pontifes sont au-dessous de l’insulte. On ne peut cependant s’empêcher de considérer comme monstrueux, dans ce pays de France qui vit éclore, et qui voit éclore tous les jours, tant d’idées hautes et simples, l’accaparement d’une partie de l’intelligence populaire par les doctrines du collectivisme. Ces doctrines ne sont pas seulement imbéciles ; elles sont infâmes. Si elles étaient réalisables, elles mèneraient directement, ainsi que l’a démontré Herbert Spencer, à une nouvelle forme d’esclavage, plus hideuse que toutes celles qui firent jusqu’ici gémir l’humanité. En réalité, elles sont trop ineptes pour mener jamais à rien, sinon à l’abrutissement d’une partie de la population, à la constitution de troupeaux veules et d’esprit obtus, qui n’ont en fait d’idée que la seule croyance irraisonnée dans des réformes dérisoires et dont l’unique souci est le respect maladif de la légalité. L’enrégimentation, disent les papes barbus du socialisme, peut seule conduire le prolétariat à la conquête des pouvoirs publics. Il se trouve des prolétaires français pour croire à cette sottise, pour élire des députés, malheureux fantoches ligottés dans des programmes ridicules et plastronnés de démissions en blanc, qui doivent procéder à cette conquête ; des comités surveillent jalousement ces députés-conquérants dont les conquêtes ne se font encore remarquer que par leur absence. Les prolétaires embrigadés, cependant, sont pleins d’espoir ; convaincus que le