Page:Darien - La Belle France.djvu/261

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bouleversements complets et impitoyables ; à l’extérieur, sans aucun doute, l’intervention des peuples voisins courbés encore sous les vieux jougs et dont les tyrans ne peuvent admettre, sous peine de mort, l’avènement d’une vraie nation. Donc, des deux côtés, danger ; fatalité du conflit.

Cependant, il faut prendre une décision ; il n’y a plus à chercher refuge dans les ruines du passé ni dans les brumes de l’avenir ; c’est le présent qui vous confronte. Et le présent, c’est la bataille. Il faut vouloir vivre ou il faut se résigner à crever. Voilà ce que la France devrait comprendre, doit comprendre. La France a fait l’épreuve de toutes les formes de gouvernement, c’est-à-dire de servitude, qui émanent de la propriété individuelle du sol. On dirait qu’elle a voulu donner, par l’absurde, la démonstration de leur impuissante infamie. Ces formes de gouvernements sont aujourd’hui usées, râpées, vermoulues, hors d’usage ; et les éléments moyens, médiocres, qui ont toujours consacré à leur maintien leurs énergies d’eunuques, sont usés aussi au delà de toute expression. Ils ont été vaincus, toujours et partout ; ils sont vaincus. Il n’y a, à gauche et à droite, parmi ce qu’on appelle les partis de gouvernement, que des vaincus en France. Il n’y a jamais eu qu’un vainqueur, en France : le Prêtre. Ce sont les éléments qui n’ont jamais eu de part dans l’action française, les Intellectuels d’un côté et les Pauvres de l’autre, qui doivent maintenant prendre la direction des destinées de la France. C’est à eux de constater froidement la situation, et d’agir au mieux des intérêts de la France, c’est-à-dire au mieux de leurs propres intérêts ; ou, au moins, de se tenir prêts à agir.

Il n’y a qu’une route qui soit ouverte à la France : la route de la Liberté et du Bonheur. Si elle ne s’y engage pas résolument, elle est destinée à mourir sur place. Les illusions sont néfastes ; il faut balayer ça. La France, comme pays soumis à un gouvernement bourgeois, au « libre jeu des institutions », etc. etc., — c’est-à-dire comme pays asservi à un despotisme issu de la propriété