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France, reine des nations !
Messieurs Perrichon et Ernest Roche.


Ils disent qu’ils n’ont pas le temps, qu’ils sont occupés.

Leur Exposition demande tous leurs instants, réclame tous leurs soins. Ce n’est pas une petite affaire, cette Exposition. Elle fut votée par la Chambre le 18 mars 1896, anniversaire de la Commune, et la discussion générale fut close par un discours de M. Ernest Roche, nationaliste, qui déclara que la France devait « à son titre de reine de la civilisation de faire une grande Exposition qui sera l’une de ses gloires. »

Six semaines après, le 1er mai, s’ouvrait à Berlin l’Exposition de Treptow Park, de beaucoup supérieure à toutes les expositions de Paris, surtout au point de vue artistique. Même, la rue du Caire qu’on exhiba à Paris en 1889 ne pouvait soutenir la comparaison avec celle qu’on présenta à Berlin. À ce sujet, je dois dire que je ne sais pas si l’on verra une rue du Caire à l’Exposition de 1900. Si l’on en voit une, ce sera l’une des gloires de cette gloire. Mais, après tout, ce n’est pas d’une rue du Caire que la France a besoin maintenant. C’est d’une rue Haxo.

Il est une chose dont les Français, dans une Exposition, ne sauraient se passer : c’est un clou. Il leur en faut un. Depuis qu’ils ne peuvent plus serrer la vis aux autres peuples, ils se contentent avec des clous. La tour Eiffel, en 89, fut un clou. Sa destruction, pour 1900, en eût été un autre. Elle fut proposée par un prêtre qui a horreur des clous depuis qu’un de ceux que Vaillant avait placés dans sa bombe vint égratigner sa tonsure. Mais le prêtre n’eut pas gain de cause. Les provinciaux, paraît-il, tiennent à la tour comme à la prunelle de leurs yeux, et son constructeur comme à sa croix de la Légion d’Honneur obtenue par le canal de M. de Lesseps. Donc, il fallait trouver un autre clou.

Plusieurs projets furent mis en avant. L’un, présenté par M. Alphonse Humbert, proposait de semer des statues