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paroles du mensonge, qu’ils laissent libre l’homme aux paroles de vérité[1] !


AHURA MAZDA[2]


La Perse ancienne, à Zeus, à Jupiter, à Varuna oppose son Ormazd ou Ahura Mazda[3]. « C’est par moi, dit-il à son prophète Zoroastre, que subsiste, sans colonnes où reposer, le firmament aux limites lointaines, taillé dans le rubis étincelant ; par moi la terre…, par moi le soleil, la lune, les étoiles se promènent dans l’atmosphère avec leurs corps rayonnants : c’est moi qui ai organisé les grains de telle sorte que semés en terre ils poussent et se multiplient ; c’est moi qui ai créé toutes espèces de plantes ; qui dans ces plantes et dans tous les autres êtres ai mis un feu de vie qui ne les consume pas ; c’est moi qui dans le sein maternel produis le nouveau né, qui membre à membre forme la peau, les ongles, le sang, les pieds, les oreilles ; c’est moi qui ai donné à l’eau des pieds pour courir, moi qui ai fait les nuages qui portent les eaux du monde…, etc.[4]. » Ce développement, tiré d’un livre récent des Guèbres, le Bundehesh, tient tout entier dans les premiers mots de leur livre le plus ancien, l’Avesta : « Je proclame et j’adore le créateur Ahura Mazda. » Aussi loin que peut le suivre l’histoire, il est déjà ce qu’il est aujourd’hui ; près des ruines de l’antique Ecbatane, le voyageur peut

  1. Atharva Veda, IV, 16.
  2. Cf. Ormazd et Ahriman, § 18 sq.
  3. Ormazd est le nom moderne, contracté du nom ancien Ahura Mazda, etc.
  4. Bundehesh, XXX.