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Page:Darmesteter - La chute du Christ, 1879.djvu/25

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ement des étoiles rouges et des étoiles blanches ; leurs pointes m’entraient au cœur comme un fer rouge, le glaçaient comme une lame d’acier.

Et dans le bondissement de l’archange, d’astres en astres, mon cœur bondissait plus large, saisissant, aspirant d’avance, de ses mille tentacules vibrants, les mondes, les mondes, les mondes nouveaux.

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« Ô mon Ange, sommes-nous loin encore ? Vois-tu les portails de la cité du Christ ? »

― « Elle est loin, elle est loin encore, la grande Cité ; nous sommes toujours aux Royaumes de la Vie. »

― « Plus vite, plus loin ! je suis las de nébuleuses, malade d’étoiles à soulever le cœur. »

― Il va, trouant les comètes serpentines ; il va, plongeant dans les mers de lait, tel qu’un albatros du chaos.

« Combien de fois l’heure à Westminster a-t-elle sonné depuis notre départ ? De combien le soleil de là-bas a-t-il marché sur le front des hommes ?

― « Les heures, les jours, les ans, les siècles, ont coulé chez tes frères là-bas ; et les petits-