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Page:Darmesteter - La chute du Christ, 1879.djvu/29

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Tous les Dévas et toutes les Dévis, tous les Baalim et toutes les Baaloth, tous les Néters et toutes les Nétertes, toutes les vagues et toute l’écume du fleuve divin.

Vois-tu dans ce coin tes dieux de la Grèce, jadis beaux comme l’aurore naissante, accroupis dans la misère sur les Titans qu’ils avaient foudroyés ?

Vois-tu comme ils remuent dans le cauchemar leurs membres maigres desséchés d’ichor, et comme ils essaient de se redresser aux haines et aux amours d’autrefois ?

Vois-tu Hélios qui, dans l’ombre, à tâtons, cherche les rênes des quadriges de flamme, et Apollon qui dans les sarcasmes frappe les cordes d’une lyre sans accent ?

Et l’Anadyodème écumante, qui sort d’une Cythère chaotique, et cherche en vain l’œil des dieux, plongés dans le rêve solitaire de leur deuil ?

Et là-bas Zeus qui, dans la nuée qui crache, branle son égide d’une main débile, et secoue de sa foudre en débris de pâles étincelles sans terreur ;

Et autour de lui les bandes des Satyres, des Pans cornus et des Ægipans, heurtant