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Page:Darmesteter - La chute du Christ, 1879.djvu/43

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« Pleure ! » hurla la tourbe divine. « Pleure ! nous avons pleuré nous aussi, et tu n’as pas eu pitié de nous quand tes archanges nous écrasaient sous leur pied ! »

Il releva la tête avec effort, pour voir si le ciel s’entrouvrait et laissait passer comme autrefois l’ange de secours envoyé par son père.

Mais au-dessus de sa tête il ne vit que l’ombre et la nuit et le vide, et les échos d’airain de l’abîme faisant rebondir les sarcasmes de ses frères.

Et les Vierges-mères s’approchèrent, Mayâ, qui fut la mère de Bouddha et qui, en touchant la corolle de l’asoka, sentit soudain ses entrailles frémir d’un dieu ;

Et la génisse, mère du dieu Taureau, celle qu’un rayon de soleil rendait mère de Celui qui, sur terre, est Apis, et, dans l’Ament mystérieuse, Sérapis :

« Où donc est-elle celle qui t’a conçu des embrassements du souffle sacré et qui se vantait d’enfanter un dieu éternel ? Où est-elle, que nous lui disions : Mère du Christ, tu as avorté ?

» Ah ! Christ, tu pouvais bien railler nos fils de leur père et de leur mère et de leurs courts