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Page:Darmesteter - Lettres sur l’Inde, à la frontière afghane.djvu/122

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LETTRES SUR L’INDE

situation politique et dont presque toutes les lignes sont encore de circonstance :

… Takoub Khan est l’homme du bon droit :
Viens, petit, attrape les pruneaux[1].

Mousa Khan est l’émir des Afghans :
Viens, petit…

Abdoul Rahman est l’enfant des Russes[2] :
Viens, petit…

Caboul est devenu l’Indoustan :
Viens, petit…

Le dévergondage sera le lot de nos femmes[3]
Viens, petit…

Mais il reste une grande bataille :
Viens, petit…

Le signal viendra de l’Iran :
Viens, petit…

La plaine est toute rouge de fleurs[4] :
Viens, petit…

  1. Les balles ; littéralement : « Viens manger des raisins. » Le petit est, me dit-on, le général Roberts.
  2. Il ne l’est plus.
  3. Caboul étant devenu anglais. Les mœurs anglaises ont dans l’Afghanistan la réputation qu’ont les mœurs françaises en Angleterre. Le soulèvement de 1839 est attribué, par la tradition populaire, à l’indiscrétion d’un Lät (Lord), qui débaucha la femme d’un des principaux chefs Afghans, Abdallah Achakzai. Abdallah l’égorgea de sa main et appela le peuple à la vengeance. En 1879 un ordre du jour de moralité du général Roberts recommandait aux soldats d’éviter les indiscrétions de la première occupation de Caboul, pour écarter les préjugés du passé « et faire que le nom anglais soit aussi respecté en Afghanistan qu’il l’est dans tout le monde civilisé. »
    (Hensman, The Afghan War).
  4. Le sang des martyrs.