au delà des lignes de l’adversaire : c’est un des jeux les plus élégants et les plus dramatiques qui se puissent imaginer ; non sans danger d’ailleurs, car plus d’une fois les poneys se rencontrent et se heurtent, écrasant leurs cavaliers. Le jeu est d’origine persane : c’est le tchaugan tant chanté des poètes[1] ; il n’y a qu’une vingtaine d’années qu’il s’est acclimaté dans l’Inde, et comme les choses vont toujours par des voies obliques, ce n’est point, comme on l’attendait, ni des Francs, ni des Mogols, que les Anglais l’ont appris ; il leur est venu de Manipour, petit État indépendant sur les confins de la Birmanie, d’où il a passé à Calcutta.
Le mess ou le misscot[2], pour parler comme les indigènes, est le grand centre social. Il diffère grandement du mess européen ; il admet les officiers anglais de tout grade, et les principaux fonctionnaires civils : le Député Commissaire, l’ingénieur (le Barrack master[3], comme disent les indigènes), les assistants magistrats et les hôtes étrangers. Le général en chef de la Frontier