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14. Que toute chose, — de pensée, de parole et d’action, — soit sur la bonne route, sur la voie de Dieu !

15. Ainsi plaise à Ormazd et aux Amshâspands : ainsi et plus encore ! Ainsi soit le désir de Dieu et des Amshâspands !


II


Pour peu que l’on soit familier avec le rituel juif, les lignes que nous avons soulignées dans le Namâzi Ormazd rappellent immédiatement à l’esprit les litanies de la prière du matin :

Béni soit l’Éternel, notre Dieu, maître du monde, qui ne m’a pas fait naître idolâtre.

Béni soit l’Éternel, notre Dieu, maître du monde, qui ne m’a pas fait naître esclave.

Béni soit l’Éternel, notre Dieu, maître du monde, qui ne m’a pas fait naître femme[1].

Le rapport est si frappant, non seulement dans l’idée, mais dans l’expression même, qu’il est clair que nous avons affaire ici, non pas à une rencontre de deux esprits religieux agissant indépendamment chacun de son côté, mais à un emprunt historique. Nous avons ici un exemple de cet intercourse littéraire et religieux, qui s’est produit durant un millier d’années entre les Juifs et

  1. Les femmes disent humblement : « Béni soit l’Éternel, notre Dieu, maître du monde, qui m’a faite selon sa volonté. »