CHAPITRE VI.
PIGEONS (suite).
Les différences que, dans le chapitre précédent, nous venons de décrire, tant entre les onze races domestiques principales, qu’entre les individus d’une même race, n’auraient que peu de signification, si toutes n’étaient pas descendantes d’une souche sauvage unique. La question de leur origine a donc une importance fondamentale, et, vu les différences considérables qu’on observe entre les diverses races, dont quelques-unes sont fort anciennes, et la constance avec laquelle elles ont perpétué leur type jusqu’à ce jour, mérite une discussion approfondie. Les éleveurs de Pigeons de fantaisie croient presque tous que les races domestiques proviennent de plusieurs souches sauvages, tandis que la plupart des naturalistes admettent leur descendance du Bizet, ou Columba livia.
Temminck a bien observé[1], et M. Gould a fait la même remarque, que la souche primitive a dû être une espèce vivant et nichant dans les rochers ; j’ajouterai qu’elle doit avoir été sociable. En effet, toutes les races domestiques le sont à un haut degré, et on n’en connaît pas qui perchent habituellement ou nichent sur les arbres. À voir la gaucherie avec laquelle quelques Pigeons, que je gardais dans un pavillon
- ↑ Temminck, Hist. nat. gén. des Pigeons, etc., t. I, p. 191.